Psychologue clinicienne – Psychanalyse
“La psychanalyse vous annonce que vous n’êtes plus le centre de vous-même,
car il y avait en vous un autre sujet, l’inconscient” – J. Lacan
C’est une méthode thérapeutique fondée sur la verbalisation, aussi complète que possible, des pensées et associations d’idées qui se présentent au sujet. Et cela, dans un contexte où ce qui a été refoulé dans notre inconscient peut apparaître. Pour la psychanalyse les difficultés, les symptômes propres au sujet ne peuvent disparaître que si le refoulement est, au moins partiellement, levé. En pendre conscience par soi-même serait irréalisable, seule une psychanalyse peut le permettre.
Une psychanalyse c’est reconstituer son histoire, se la réapproprier pour apprendre à se connaître soi-même et ainsi se libérer des chaînes de son passé qui ont un impact sur notre vie au quotidien. C’est une parole libératrice qui entraîne la disparition de nos symptômes pour une plus grande liberté de vie. L’analyse est avant tout une expérience personnelle, elle se vit. Le patient change, se réalise, se révèle à lui-même et aux autres.
Le patient est allongé sur un divan. Le psychanalyste est souvent assis derrière lui. Il observe, il écoute pour comprendre dans une attitude de bienveillante neutralité. Même s’il n’intervient pas, le psychanalyste n’est pas passif. Il guette, afin de saisir comme par surprise, les manifestations de l’inconscient.
Le rêve survient durant notre sommeil, au moment où notre conscience s’endort. Les images et les histoires viennent de notre inconscient. C’est pourquoi il ne respecte pas de règle logique et nous apparaît incohérent. L’interprétation des rêves est au cœur de la psychanalyse. Pour chacun, l’expérience du rêve est particulière, intime, étrange. Le rêve est révélateur de notre fonctionnement psychique, il requiert d’être déchiffré, interprété. La psychanalyse propose l’interprétation de nos rêves au travers de notre singularité : aucune clé des rêves, aucune liste de symboles ou de sens, ne peut permettre de comprendre un rêve. Le rêve prend son sens à un moment donné, dans l’histoire de quelqu’un, et ne livre ce sens qu’à partir des “associations libres” du rêveur, dans la relation de confiance qu’il établit avec son psychanalyste en laissant aller sa pensée.
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L’inconscient, c’est tout ce qui se situe hors de la conscience. Il se constitue tout au long de notre vie psychique mais surtout pendant l’enfance et parfois même avant la naissance. L’inconscient, c’est ce qui résiste, c’est ce qui va régir notre vie sans que l’on en ait conscience et qui bien souvent l’entrave. Les manifestations de l’inconscient se cachent derrière des lapsus, des actes manqués, des mots d’esprit, dans les rêves, les symboles, un oubli de mot, etc., ce sont des productions qui témoignent que “ça pense” au niveau de l’inconscient. L’inconscient n’a pas de temporalité contrairement à la conscience, les processus inconscients peuvent ressurgir à n’importe quel moment, apportant dans notre présent des éléments du passé. Selon Lacan, l’inconscient est “structuré comme un langage”, il est la clef de voûte de la psychanalyse.
Une psychanalyse consiste à donner du sens ou à transformer en état conscient quelque chose que nous conservons dans les profondeurs de notre esprit et qui nous fait du mal à notre insu. Notre apaisement passe donc par une prise de conscience de ce qui nous perturbe, des souvenirs que nous croyons endormis mais qui, en réalité, s’actualisent, agissent en nous et nous rongent. Le patient doit retrouver lui-même les préoccupations de son inconscient. Il est l’acteur principal de son analyse.
La progression dans les mystères de l’inconscient est lente et difficile. L’accélérer serait une erreur car alors surgirait le cortège des oppositions et des résistances au traitement. Enlever brutalement des béquilles à une personne qui marchait avec depuis des années, cette personne s’écroule. Il en est de même pour le patient. Mais, la longueur de l’analyse est bien peu de choses par rapport aux années de souffrance que le patient a connues.
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